Quand je pense à une maison de famille c’est bien aux Rious que je pense, cette maison où est née ma mère et qui a appartenu à sa famille jusqu’à la fin du 20e siècle.

Mes ancêtres, du coté maternel, que je retrouve à Coufouleux dans le Tarn sur la paroisse de Saint Victor de la Rossinerie jusqu’au 17e siècle, ont vécu sur ces terres pendant au moins 300 ans.

Les « Rious » veulent dire « ruisseaux » en occitan et c’est un domaine de plusieurs hectares où la Saudronne passe en contre bas de la propriété, une Saudronne qui se ramifie en petits ruisseaux.

La maison avait été construite dans les années 1850-1860, grâce à une indemnité de l’Etat qui avait exproprié mon arrière grand-père Jean Pierre Escribe lors du passage de la ligne de chemin de fer Castres Mazamet.

Avant cette date une autre maison située sur la même propriété avait aussi appartenu à mes ancêtres, sur la carte trouvée aux archives départementales elle n’était pas située exactement au même endroit que l’actuelle.

Les Rious Plan

D’après quelques indications familiales le pigeonnier des Rious parait être plus ancien que la maison ainsi je suppose que l’ancienne cuisine attenante. Je me souviens de la grande cheminée de cette cuisine où les repas se sont préparés jusque dans les années 1930. Derrière la cuisine un garde-manger où j’ai vu dans les années 1960 un grand nombre de pots de confitures, des salaisons : jambons, saucisses, du vin de noix -la spécialité de ma grand-mère-. On gardait là suspendues les grappes de raisin de la treille jusqu’à Noël.

Le corps de bâtiment principal comportait au rez-de-chaussée un salon, un bureau, une salle à manger, qui m’a toujours impressionnée car lorsque j’étais à table je me voyais dans la glace d’un meuble vaisselier.

A l’étage quatre chambres principales avec des cabinets de toilette, au dessus un grenier.

Un autre bâtiment, plus petit,  avait été construit attenant au bâtiment principal, pour les domestiques de la maison.

Au premier étage de ce bâtiment d’autres chambres plus petites dont l’une était celle de ma mère. Cette chambre donnait à l’Ouest et donc bénéficiait de la vue de beaux couchers de soleil.

La famille Escribe est, au 17e siècle une famille de laboureurs, la terre que cette famille cultive lui appartient. Les Escribe vont à chaque mariage agrandir leur propriété en épousant des filles de forgeron, le forgeron étant une personne aisée sous l’Ancien Régime. Les contrats de mariage dont je parlerai plus tard montrent que ces jeunes dames apportaient en dot des espèces ou des terres.

Le premier Escribe à savoir signer est mon arrière grand-père Jean Pierre Escribe, né en 1824, j’ai conservé deux livres lui ayant appartenu et où il avait écrit à l’âge de 12 ans :  » ce livre appartient à moi, moi Jean Pierre Escribe, celui qui le trouvera voudra bien me le rendre » … il s’agissait du livre de Fénelon « Les aventures de Télémaque » et l’Office de la Sainte Mère de Dieu.

Jean Pierre Escribe est le premier Escribe à ne pas cultiver la terre, il gère ses propriétés et vit de ses rentes.

Le domaine s’agrandit et « les Rious » constitue alors une propriété d’une dizaine d’hectares, avec vignes, champs de blé, verger, jardin et treille, prairies, mare … Enfin autour de la propriété plusieurs métairies dépendent du domaine.

On trouve aussi derrière la maison une écurie, un poulailler, un jardin potager. Une cave se situe en contre bas de la maison principale sur une allée longeant la voie ferrée.

Au début du 20e siècle la famille Escribe qui depuis plusieurs siècles n’avait que peu de fils (soit un seul fils ou des fils qui mouraient en bas âge, ou des célibataires) va prospérer puisque mon grand-père Antonin aura huit enfants et décide pour agrandir son patrimoine de se lancer dans l’industrie …

Ce sera un autre sujet où il sera question de l’Arçonnerie Française et de l’héritage d’Antonin Escribe.

 

 

 

 

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